TY - THES T1 - Innovation et patrimoine numérique dans trois bibliothèques nationales européennes (Bibliothèque nationale de France, British Library, Österreichische nationalbibliothek) T2 - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 Y1 - 2011 A1 - Gaëlle Bequet Dianteill ED - Catherine Bertho-Lavenir AB -

L’analyse historique et sociologique de la mise en place des bibliothèques numériques dans trois institutions patrimoniales (Bibliothèque nationale de France, British Library, Österreichische Nationalbibliothek), sur une période allant de 1990 à 2011, montre la façon dont ces organisations, produisant et conservant un patrimoine physique, se sont transformées pour constituer et préserver un patrimoine numérique. La bibliothèque numérique est ici considérée de manière double, à la fois innovation technique et organisation. Elle est une innovation technique car elle est fondée sur un ensemble d’inventions (photographie numérique, serveurs web, internet, reconnaissance optique de caractères, métadonnées, etc…). Ces inventions sont combinées sous l’action de groupes de référence (chercheurs, bibliothécaires, informaticiens, éditeurs, pouvoirs publics, responsables marketing, mécènes, entreprises privées). Ces groupes peuvent être soit marginaux, soit inclus dans un réseau socio-technique spécifique qui contribue à la mise en place de la bibliothèque numérique. Cette dernière est un artefact technique qui évolue dans le temps, passant du stade d’objet-valise, caractérisé par une grande flexibilité interprétative, à celui d’objet-frontière, répondant aux besoins de tous les groupes de référence inclus dans le réseau. Une bibliothèque numérique est également une organisation, émanant de la bibliothèque physique, qui crée des services spécifiques chargés de contrôler les zones d’incertitude majeures que sont les techniques numériques et l’émergence de fournisseurs de contenus en ligne. Ceux-ci concurrencent les bibliothèques nationales dans la diffusion du patrimoine culturel. Les controverses entre acteurs sont les moments privilégiés où se dévoilent leurs positions face à l’artefact technique : la traduction est alors le moyen d’enrôler les membres du réseau socio-technique pour aboutir à la fixation provisoire de l’artefact. Le réseau socio-technique évolue dans le temps pour créer de nouvelles versions de l’artefact.

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